Zéphira

Fragments d'une vie

Sa cape flottait doucement sur le planché vieilli par le temps, témoin de milles choses, porteur de lourds secrets qui ornait le bureau. Le vieux mobilier de bois semblait receler d'une force qu'aucun humain n'aurait pu comprendre. De larges baies vitrées laissaient entrer des flots de lumières témoignant de la force de l'astre solaire dont la puissance n'était plus à prouver en ces étincelants jours d'été. Dans cet endroit aux allures mystiques, une voix résonna. "Fermez les volets". La femme tapa dans ses mains, la grande pièce fut ainsi plongée dans la pénombre, zébrée par endroits d'une lumière persistante qui peinait à s'infiltrer. Elle prit place d'un côté du vieux bureau de marbre. Un frisson la parcourut quand sa peau fit contact avec celui-ci. "Ainsi vous voulez tout savoir ? Dans ce cas, vous saurez..."

Du rubis à ton sang...

Au palais royal d'Horia, les jumeaux, futur hérités, s'amusaient innocemment dans les longs couloirs, comme à leur habitude. Ce matin cependant avait comme un avant goût de malheur. Innocents, innocents... Ils couraient dans les jardins. Courraient vers le cerisier en fleur. Courraient vers leur mère, qui reposait paisiblement sur le banc. Paisiblement, on ne saurait mieux dire. Une tâche rouge sur sa robe blanche, un filet de sang qui coulait de sa bouche. Elle était morte. Et pourtant aussi belle dans la mort que dans le sommeil. Sombre spectacle pour de si jeunes enfants. Pire encore fut d'accepter que cet assassinat n'était autre qu'un acte crapuleux, l'œuvre d'un clan ennemi adulant le pouvoir et abandonnant le culte de la vie. Préférant tuer pour gagner toujours un peu plus. "Ils avaient tué notre mère, pour attirer notre père dans leurs filets. Plus tard, nous avons décidé de leur faire comprendre. Nous devions les faire souffrir comme nous avions souffert. Et cela n'était réalisable que par la mort, leur mort. Il nous fallait les tuer."

Mêlées et Confusions

Les enfants mirent du temps à l'accepter. Après de longues années, ils réalisèrent enfin qu'il était de leur devoir d'agir. Comprenant que leur père ne ferait rien pour venger sa femme, ils se mirent en tête de s'en charger eux même. "Nous ne pouvions faire le deuil sans passer par cette étape." Ils décidèrent alors - sans en dire mot - d'entrer dans le "clan" adverse. De s'infiltrer parmi eux pour mieux les détruire. Pour cela il leur fallait accepter de quitter provisoirement - du moins ils le pensaient - le château d'Horia et de vivre en traitres à leur clan. Mais les gens parlent dans les villages. Et quand la nouvelle arriva aux oreilles du Roi, la folie s'empara de lui, il décida qu'il fallait donner la mort à ces indignes enfants.

Sous ordres du Roi, désolé...

Mourir alors que l'on veut le bien. Rien de plus injuste. Les abysses de la traitrise les avaient menés bien loin. Enfermés dans un secret dont ils ne pouvaient se sortir, il n'avaient plus d'autre choix que de fuir. Fuir au plus loin ; s'exiler la où personne ne chercherait les hérités : dans les plaines désertiques du Royaume. Perdus, démunis, ils errèrent une année entière, survivant tant bien que mal. Qui sait s'ils ne perdirent pas la vie durant cette année. "Peut être n'avez vous devant vous qu'une ombre, peut être ne suis-je rien sous ma cape." Mais comme vous le savez, l'histoire ne pouvait s'arrêter maintenant. Les hérités déchus avaient encore un long chemin à parcourir. Lurmayks & Zéphira avaient encore un long chemin à parcourir...

Refuge

Et quand l'espoir semble perdu, revient toujours une infime partie de lui même. De nombreux peuples subsistaient encore dans les villages des plaines ; cherchant à tout prix à échapper à l'oppression des souverains et aux batailles du Royaume. C'est dans le village de Pohna que Lurmayks et Zéphira reprirent leur vie. Se faisant passer pour de pauvres mendiants du Royaume en quête de paix, ils réussirent à se fondre parmi les habitants et acquirent avec facilité une nouvelle identité. C'est dans ce même village qu'ils apprirent à se servir d'armes et à maîtriser la magie. "Je me suis spécialisée dans les armes à feu et la magie. Je laisse à Lurmayks le choix de vous en dire plus sur lui si il le désire." Leur vie fut paisible pendant à peu près trois années. A l'hiver de la troisième année, une lettre vint briser leur équilibre retrouvé. Cette missive venue de nul part contenait des informations sur l'ancienne vie des héritiés. Pour échapper à une mort certaine, les jumeaux durent tuer toutes personnes susceptibles d'être au courant de l'existence de cette lettre avant de quitter le village à jamais.

Renouveau

"C'est ainsi que nous sommes arrivés à Avalon. Je m'adresse à vous en toute confiance. Sachez simplement que mon frère et moi avons besoin de cet emploi."

...

Ainsi il l'avait devant lui, l'héritière d'Horia. Il connaissait la sanglante histoire de son peuple. Lui même avait fuit le royaume bien des années auparavant. Il était maintenant proviseur au lycée d'Avalon. L'émotion dans la voix de la femme le força à céder à sa requête. Le nouveau professeur de lettres était arrivée à Avalon. Il ne demandait plus qu'à voir l'héritié d'Horia pour lui proposer le dernier poste vaquant. Cette femme, il la revoyait enfant. Il se souvenait de son expression, de l'innocence sur son visage, de sa joie... Rien du visage de l'enfant de son souvenir n'avait de rapport avec la femme qu'il avait devant lui. Du moins de ce qu'il voyait d'elle. Sa cape noire au capuchon toujours rabattu sur sa tête ne lassait entrevoir que le bas de son visage. Il devinait son regard dans l'ombre du capuchon, se souvenait de ses beaux yeux d'enfants. Des yeux plutôt banals mais clairs et assez grands au regard brillant. Il était sûr de ce regard, il savait qu'il n'avait pas changé. Les longs cheveux noirs de la femme sortaient de la cape et tombaient en cascade le long de ses épaules. Zéphira sentit qu'il la dévisageait, elle réprima un sourire et se leva avec douceur, brisant l'extatique calme qui s'était installé dans la pièce. Il continua de la fixer, elle était de taille moyenne, plutôt mince. C'était une de ces personnes jeunes mais sans age. Sur qui le compteur des années semblait passer après celui de l'expérience acquise par la vie. Elle avait maintenant 26 ans, il venait de faire le calcul. Elle sortit de la pièce sans se retourner pour le saluer, sa cape tourbillonnant inlassablement derrière elle, le proviseur remarqua qu'elle semblait voler, ce qui renforçait son allure fantomatique. Il pensa alors "Un esprit compliqué dans un corps peu avenant, pauvre enfant...".

Présentation rapide :

Zéphira Riuzuk
Age : 26 ans
Camp : Neutre
Origine : Exilée du Royaume d'Horia
Groupe sanguin : O+
Objet fétiche : Poignard retrouvé à côté du corps de sa mère.
Phrase favorite : "Ne dis rien si ce que tu as à dire est moins beau que le silence." ~ Vade Retro Setsuna F.
Fume ? Bois ? : Fume ses bonnes vieilles Camel et ne boit pas.
Emplois : Professeur de lettres du lycée d'Avalon.

Présentation Morale : Qui est elle ? Rien d'autre que le souvenir d'un sombre passé. Le trouble reste d'une âme errante à la recherche d'un nouveau départ. Secrète, insensible sous tous points de vue, elle ne se livre pas, même à ses proches. A l'écoute, elle est digne de confiance et ne trahit jamais ceux qu'elle aime. Ce qui n'est pas le cas avec les autres personnes. Souvent vue comme une garce, une traitresse, elle ne cherche plus à s'en excuser et assume avec une certaine classe ce statut. Dramatique, pathétique qui sait ? Elle ne s'en cache plus et impose toujours son point de vue. D'une nature dominatrice & égocentrique, elle n'est que très peu appréciée et ne cherche pas à ce que ce soit le cas. Peut être par peur, peut être par simple choix... Zéphira aime la compagnie de la solitude. Préférant la nuit et ses mystères, peut être la croiserez vous dans les rues d'Avalon, une nuit.

Retenez simplement d'elle qu'elle est hautaine, elle veut qu'on la déteste.